La fermeture de Coco.gg, anciennement Cocoland, le 25 juin dernier, marque la fin d’un chat anonyme populaire, mais controversé. Alors que les utilisateurs cherchent des alternatives, des risques de sécurité et des escroqueries se multiplient. Analyse des conséquences et des précautions à prendre.
Un phénomène en ligne en disparition
Le 25 juin 2024 a été marqué par la fermeture définitive de Coco.gg, aussi appelé Cocoland. Cette plateforme, créée en 2003, proposait un espace de discussions anonymes où des utilisateurs pouvaient échanger dans des salons publics, des salles privées ou par messages directs. Toutefois, cette fermeture met fin à plus de deux décennies d’activités, souvent associées à des problèmes juridiques et sociaux.
Malgré son aspect convivial, Coco a souvent été critiqué pour sa gestion de l’anonymat et pour les dérives survenues dans certains salons. Entre le 1er janvier 2021 et le 7 mai 2024, le site a été cité dans 23 051 procédures judiciaires, avec des affaires impliquant des contenus illégaux tels que le trafic de drogue, la prostitution de mineurs et d’autres formes de prédation sexuelle. En France, 480 victimes ont été recensées durant cette période.
Une recherche effrénée d’alternatives
Depuis la fermeture, les recherches sur les moteurs et forums, notamment « coco chat alternative », ont connu une augmentation significative. Toutefois, les options disponibles, telles que cocoland.cc, cocoland.info, blairoudeurs.fr, tchatche.com, chaat.fr et net-tchat.info, ne semblent pas satisfaire les attentes. La qualité de leur fonctionnement et leur faible fréquentation sont souvent signalées comme des problèmes majeurs.
En outre, d’autres plateformes similaires, à l’image d’Omegle, ont également cessé leurs activités. Cette fermeture laisse un vide pour les utilisateurs à la recherche de discussions anonymes.
Des menaces liées aux copies frauduleuses
Avec la disparition de Coco, une recrudescence de sites frauduleux imitant l’ancienne plateforme a été observée. Alexandre Archambault, avocat spécialisé dans le numérique, a alerté sur X (anciennement Twitter) concernant ces copies qui visent à récupérer des données personnelles à des fins malveillantes. « Certaines imitations reprennent à l’identique présentation et intitulé, leur but étant de piéger les utilisateurs », a-t-il précisé.
Les utilisateurs sont ainsi encouragés à la vigilance et à éviter de s’inscrire sur des plateformes non vérifiées. La menace d’extorsion et de chantage reste réelle, bien que ces sites soient souvent rapidement bloqués par les autorités.
Les risques des chats anonymes selon les experts
Des experts en cybersécurité ont également émis des avertissements concernant les dangers inhérents aux plateformes de discussions anonymes. Selon Pierre Morel, analyste en cybersécurité, « l’anonymat total encourage des comportements déviants et complique la traçabilité des activités criminelles ». Ces espaces sont souvent exploités par des individus malintentionnés, ce qui en fait des lieux propices à des activités illicites.
De plus, les utilisateurs exposent involontairement leurs données personnelles à des cybercriminels à travers des interactions ou des inscriptions sur des plateformes douteuses. Les experts recommandent donc de privilégier des plateformes de discussions vérifiées et mieux encadrées, tout en adoptant des mesures de sécurité numérique renforcées.
Une page tournée pour l’Internet
La fermeture de Coco pourrait marquer la fin d’une ère, celle des plateformes anonymes mal encadrées. Ces espaces, bien que populaires, ont souvent été associés à des problèmes de sécurité et à des abus. Ainsi, le vide laissé par Coco pourrait inciter à réfléchir sur l’avenir de ce type de services.