Le PDG d’Air France-KLM, Benjamin Smith, exprime ses préoccupations face à la hausse des taxes sur les billets d’avion, prévue dans le projet de loi de finances 2025. Selon lui, cette décision risque de porter un coup sévère à la compétitivité de l’entreprise et au secteur aérien français.
La décision du gouvernement français d’alourdir la fiscalité sur le transport aérien a suscité de vives réactions chez Air France-KLM. Vendredi 11 octobre 2024, le directeur général du groupe, Benjamin Smith, a exprimé ses inquiétudes. « Ce projet est un véritable choc pour notre groupe et un nouveau revers pour toute l’industrie du transport aérien », a-t-il déclaré. Il souligne en ces termes l’impact que cette mesure pourrait avoir sur les compagnies du groupe, notamment Air France, KLM et Transavia.
Le projet de loi de finances, présenté jeudi soir, vise à augmenter les prélèvements sur chaque billet d’avion, dans le cadre des efforts du gouvernement pour économiser un milliard d’euros sur le secteur aérien. Cet objectif s’inscrit dans un plan global de 60 milliards d’euros d’économies prévu pour le budget de 2025. Benjamin Smith a averti que cette mesure ferait de la France le pays européen imposant les taxes les plus élevées sur le transport aérien.
Une concurrence inégale
Dans sa déclaration, le patron d’Air France-KLM a dénoncé les déséquilibres croissants en matière de concurrence. « Nous faisons face à des compagnies bénéficiant de conditions fiscales et réglementaires bien plus avantageuses. Les compagnies françaises perdent du terrain, et cela devient insupportable », a-t-il déclaré. Smith a également insisté sur la nécessité de garantir une concurrence équitable et de répartir les efforts de manière plus juste entre les différents acteurs du secteur aérien.
Engagement écologique et compétitivité
Alors que l’État détient 28 % du capital d’Air France-KLM, une entreprise qui avait été sauvée de la faillite pendant la crise sanitaire de 2020 grâce à l’aide publique, Smith a rappelé l’importance du groupe pour l’économie française, en particulier pour le secteur touristique. Il a également mis en avant les engagements de la compagnie dans la transition écologique, citant des investissements massifs dans le renouvellement de la flotte et l’achat de carburants d’aviation durables. « Nous sommes les premiers acheteurs mondiaux de carburant d’aviation durable, et nous restons déterminés à aller plus loin et plus vite dans notre décarbonation », a-t-il précisé.
Cependant, Smith a conclu en soulignant que pour atteindre ces objectifs, la compagnie devait être en mesure de rivaliser à armes égales avec ses concurrents. Pour lui, l’augmentation des taxes pourrait fortement compromettre cet équilibre.