Le sujet le plus discuté sur Twitter est… Twitter. C’est un fait établi.
J’affirme que cette phrase constitue le cliché le plus idiot au sujet de la machine à Gazouillis.
Cela peut sembler contradictoire d’accepter la véracité de cette information et de la dénoncer comme cliché. Et pourtant…
Quelqu’un qui affirme que Twitter est le premier sujet de discussion de Twitter laisse entendre que Twitter est inutile, que c’est un outil pour geek invertébré. Le signifiant est aussi important que le signifié, et ce signifiant est d’une bêtise crasse. Ou plutôt il montre la totale ignorance de cette personne de l’outil qu’il prétend attaquer.
Démonstration. Twitter est surtout un outil unanimement utilisé par les plus gros contributeurs du web. Ces 1 % qui participent de 90 % de la production digitale. Les bloggers, les journalistes, les médias, ceux que certains aiment appeler influenceurs en espérant secrètement qu’ils soient influençables…
De quoi parlent ces personnes ? De l’outil sur lequel ils sont tous présents, je ne vois rien d’anormal.
Et maintenant l’ignorance. Que font ces influenceurs ? Ils suivent une timeline de 10 000 followings ? Bien sûr que non.
Ils sont passés maitres dans l’utilisation de https://x.com/explore et ils suivent des [newsflash] sujets de conversation.
J’ai personnellement 12 recherches de mots clés sur Twitter ouvertes en permanence sur tweetdeck ou seesmic. Je ne loupe pas un tweet qui parle de chocolat ou d’événements food à travers le monde. Et j’en vois qui sourient en lisant ce post.
Vous pouvez parler d’autre chose que Twitter sur Twitter. We’re watching.
Et c’est bien là tout l’intérêt de Twitter. Ce réseau social, souvent sous-estimé, est bien plus qu’un lieu de bavardages autoréférentiels. Il est un espace immense de conversation ciblée, de veille stratégique et d’information en temps réel.
Prenons un exemple concret : une actualité politique majeure éclate. Où vont les journalistes, les experts et les citoyens avides de vérité ? Sur Twitter, bien sûr. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas juste un écho vide de discussions internes sur sa propre nature, mais un centre névralgique d’échanges directs, concis et souvent percutants. Twitter, en quelques caractères bien placés, capture l’essence même de l’événement, parfois bien plus rapidement que n’importe quelle rédaction traditionnelle.
Les hashtags, un autre élément essentiel du langage Twitter, facilitent cette hiérarchisation des sujets. Le système permet aux utilisateurs de plonger dans des débats qui les passionnent, sans se perdre dans le bruit de fond. Ainsi, loin d’être une plateforme exclusivement centrée sur elle-même, Twitter offre un outil de filtrage et de concentration de l’information d’une efficacité redoutable.
Je vous vois déjà venir : « Mais les trolls ? Les fake news ? Les débats stériles ? » Certes, chaque médaille a son revers. Mais pour celui qui sait s’y prendre, Twitter devient une arme puissante, un réseau d’influence et de veille professionnelle incontournable.
Pour en revenir à ce cliché sur Twitter : croire que ce réseau ne tourne qu’autour de lui-même, c’est passer à côté de son potentiel. Les vrais utilisateurs savent que derrière l’apparence parfois chaotique des discussions, il existe un ordre implicite, une organisation fluide des idées, une véritable structure de conversation mondiale.
Twitter est un microcosme numérique où les sujets émergent, sont disséqués et souvent, façonnent l’opinion publique. Que l’on y parle de politique internationale, de tendances culinaires ou de la dernière série Netflix, tout trouve sa place. Alors, la prochaine fois que quelqu’un vous dit que « le plus grand sujet de Twitter, c’est Twitter », répondez-lui simplement que c’est l’arbre qui cache la forêt.